Page à Thierry

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Fac Similé du texte de Bernard Vincent présenté lors de notre soirée de 1995

Thierry Schnegg

S'il y a des personnes qui nous ont marqués par leur discrétion et leur relative absence de faits marquants, il n'en est pas de même pour le sujet dont auquel je vous cause. A tel point que nous avons hésité à lui consacrer une soirée spéciale. Il fut certainement le personnage le plus marquant de ces quelques années et le nombre de frasques qui lui ont été attribuées dépassent largement le temps restreint qui m'est impartit.

Très attiré par les technologies modernes c'est chez cette personne que j'ai personellement et pour la première fois, vu la télévision en couleur.

Son père était directeur d'une grande entreprise de radio technique j'ai également visité les studios (ultramodernes à l'époque) de la radio par câble. Et nous avons pû écouter ce soir là à l'abri de tout regard un disque marqué censuré qui s'intitulait « la tambouille et la fesse ». Après l'écoute de ce disque je peux vous affirmer, et je m'en rappelle encore, que le seul mot graveleux de ce disque était contenu dans le titre. Mais cela suffisait largement à exiter le métabolisme naissant des ados prépubiens et boutonneux que nous êtions.

Il était à tel point préoccupé par les techniques modernes que suite à sa conférence sur l'électricité nous avions dû faire une composition sur le sujet. C'est d'ailleurs à cette occasion la seule fois où il a obtenu la meilleure note dans cette branche.

Sa grand-mère elle-même était un personnage hors du commun et je dois certainement les premières augmentations de ma surface carressable grâce ou plutôt à cause de son excellent gâteau de maïs tartiné de beurre qui n'était pas « light ».

Très accroché par les séries TV américaines, il vivait dans l'esprit du feuilleton du moment. Tour à tour il se prenait pour flipper le dauphin, ma sorcière bien aimée, mon ami Ben etc.

Nous sommes plusieurs à nous rappeler qu'un jour en se prenant pour le justicier masqué aux habits de chauve souris, il nous avait fait une figure qui depuis est restée comme une référence chez les puristes de la voltige. Jugez plutôt : Coup de pied à la lune, vrille complète, enroulement du mollet droit sous la pédale gauche et atterissage de la mâchoire sur le bord du trottoir. Coefficient de difficulté 9,2 sur l'échelle de Richter.

C'est à lui que je dois la dernière baffe maternelle. Il a eu en effet l'idée saugrenue, un jour d'examen, alors habillés comme des milords, d'aller fumer de cigares sur la rive boueuse de je ne sais plus quel petit ruisseau. Je me rappelle encore de ma rentrée avec mes beaux habits du dimanche encacolés jusqu'aux genoux et la figure livide, qui est vite devenue rouge après le bref aller-retour de la main vengeresse de ma génitrice.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire mais je termine là en me disant que quand même Thierry si tu n'avais pas existé tu nous aurais beaucoup manqué.

Projection d'avenir :

Faisant abstraction de ce que je sais je l'imagine facilement devenir ;

Cascadeur dans une série TV américaine.